Dans l’univers crypto, chaque blockchain se présente comme la plus innovante, la plus solide ou la plus décentralisée… Mais qu’en est-il vraiment ? Un classement vient de passer au crible les 100 plus grandes blockchains sur 6 critères clés : scalabilité, gouvernance, décentralisation, distribution, économie du token, et fiabilité.
Voici les points à retenir — et pourquoi ce comparatif casse pas mal d’idées reçues !
1. Les 6 critères analysés (explications simples)
Scalabilité
Ce critère mesure la capacité de la blockchain à gérer un grand nombre de transactions par seconde (TPS). Seules les chaînes capables de dépasser 2 000 TPS (en conditions idéales) obtiennent un « check ». Il s’agit d’un seuil qui permet de distinguer les blockchains réellement prêtes pour un usage massif, sans congestion.
Gouvernance
La gouvernance « on-chain » (directement sur la blockchain) est le graal ici : seules les blockchains qui l’ont complètement mise en place obtiennent un point. Les systèmes en développement ou partiels ne sont pas pris en compte. Cela permet de distinguer les projets réellement décentralisés dans leur prise de décision.
Décentralisation
Très complexe à mesurer, ce critère a été simplifié à l’extrême : est-ce que n’importe qui peut valider les transactions ? De plus, il faut au moins 100 validateurs pour obtenir un point. Cela ne reflète pas toute la réalité, mais c’est un seuil minimum pour parler d’un réseau réellement ouvert.
Distribution
Ici, le classement s’intéresse à la répartition initiale du token. Une blockchain obtient un point si moins de 50% de l’offre initiale était contrôlée par les fondateurs. C’est une garantie de ne pas voir un petit groupe contrôler tout le projet.
Économie du token
La bonne économie de token, selon l’auteur, combine une inflation faible (moins de 2% par an sur le long terme) et un mécanisme de « burn » (destruction de tokens via les frais). Ce n’est pas universel, mais cela vise à garantir la rareté, la sécurité et la soutenabilité du projet.
Fiabilité
Simple : la blockchain n’a pas connu d’interruption totale depuis deux ans. Une chaîne stable inspire confiance !
2. Tableau comparatif des principales blockchains
Voici un résumé visuel du classement, pour comparer rapidement les forces et faiblesses des principaux projets :
Blockchain | ⚡ Scalabilité |
🏛️ Gouvernance |
🌐 Décentralisation |
💎 Distribution |
📈 Tokenomics |
✅ Fiabilité |
---|---|---|---|---|---|---|
BTC | ❌ | ❌ | ✅ | ✅ | ❌ | ✅ |
ETH | ❌ | ❌ | ✅ | ✅ | ✅ | ✅ |
XRP | ✅ | ❌ | ❌ | ❌ | ❌ | ❌ |
BNB | ✅ | ❌ | ❌ | ✅ | ❌ | ✅ |
SOL | ✅ | ❌ | ✅ | ✅ | ✅ | ❌ |
DOGE | ❌ | ❌ | ✅ | ✅ | ❌ | ✅ |
ADA | ❌ | ✅ | ✅ | ✅ | ❌ | ✅ |
TRX | ✅ | ❌ | ✅ | ❌ | ❌ | ❌ |
SUI | ✅ | ✅ | ❌ | ❌ | ❌ | ❌ |
AVAX | ✅ | ❌ | ✅ | ✅ | ✅ | ❌ |
XLM | ✅ | ❌ | ❌ | ❌ | ❌ | ✅ |
HBAR | ✅ | ❌ | ❌ | ✅ | ❌ | ✅ |
HYPE | ✅ | ✅ | ❌ | ✅ | ❌ | ✅ |
BCH | ✅ | ❌ | ✅ | ✅ | ❌ | ✅ |
TON | ✅ | ❌ | ✅ | ❌ | ❌ | ❌ |
DOT | ❌ | ✅ | ✅ | ✅ | ❌ | ❌ |
LTC | ❌ | ❌ | ✅ | ✅ | ❌ | ✅ |
PI | ❌ | ❌ | ❌ | ✅ | ❌ | ✅ |
XMR | ❌ | ❌ | ✅ | ✅ | ❌ | ✅ |
NEAR | ✅ | ❌ | ✅ | ❌ | ❌ | ✅ |
APT | ✅ | ✅ | ✅ | ❌ | ❌ | ❌ |
KAS | ✅ | ❌ | ✅ | ✅ | ❌ | ✅ |
ICP | ❌ | ✅ | ❌ | ❌ | ❌ | ✅ |
ETC | ❌ | ❌ | ✅ | ✅ | ❌ | ✅ |
VET | ✅ | ❌ | ❌ | ✅ | ❌ | ✅ |
FIL | ❌ | ❌ | ✅ | ✅ | ❌ | ✅ |
ALGO | ✅ | ✅ | ❌ | ✅ | ❌ | ✅ |
ATOM | ❌ | ✅ | ✅ | ✅ | ❌ | ❌ |
S | ✅ | ✅ | ❌ | ✅ | ✅ | ✅ |
SEI | ✅ | ✅ | ✅ | ❌ | ❌ | ✅ |
EOS | ✅ | ✅ | ❌ | ✅ | ❌ | ✅ |
IOTA | ✅ | ✅ | ✅ | ❌ | ❌ | ❌ |
BSV | ✅ | ❌ | ✅ | ✅ | ❌ | ✅ |
XTZ | ✅ | ✅ | ✅ | ✅ | ❌ | ✅ |
ZEC | ❌ | ❌ | ✅ | ✅ | ❌ | ✅ |
EGLD | ✅ | ✅ | ✅ | ✅ | ❌ | ❌ |
Légende des critères :
⚡ Scalabilité : +2000 transactions/seconde (capacité réelle)
🏛️ Gouvernance : prise de décision totalement on-chain
🌐 Décentralisation : permissionless ET +100 validateurs
💎 Distribution : <50% de l’offre initiale détenue par les fondateurs
📈 Tokenomics : inflation faible + burn des fees
✅ Fiabilité : pas d’interruption depuis 2 ans
3. Ce que révèle le classement
Aucune blockchain n’obtient un sans-faute. Même les projets historiques comme Bitcoin ou Ethereum ont leurs failles selon ces critères : certains sont très fiables, mais peu scalables ; d’autres très rapides, mais centralisés ou contrôlés par quelques acteurs. Voici quelques exemples emblématiques :
Bitcoin : décentralisé, fiable, mais peu scalable et sans gouvernance on-chain.
Ethereum : plus d’ouvertures économiques, fiable, mais toujours limité sur la scalabilité et la gouvernance.
Solana : ultra-scalable, mais encore centralisé.
Cardano : très orienté gouvernance et décentralisation, mais manque de scalabilité.
EGLD (MultiversX) : coche la case de la rapidité, de la gouvernance, de la décentralisation et de la distribution… mais pas encore la fiabilité longue durée.
Le but n’est pas de jeter la pierre, mais de rappeler qu’aucun projet n’est parfait ni supérieur sur tous les plans.
4. Pourquoi ce classement est utile (et pourquoi il va faire râler)
Dans la crypto, il y a un vrai problème de « tribalisme » : chaque communauté pense que sa blockchain est la meilleure et que les autres sont nulles. Or, ce classement prouve que personne n’a encore trouvé la recette miracle. Toutes les blockchains font des compromis : certaines misent sur la rapidité, d’autres sur la sécurité ou la gouvernance, mais aucune ne coche toutes les cases.
C’est sain, car cela invite à prendre du recul, à diversifier ses investissements et à ne pas s’attacher à une seule technologie comme si c’était une religion.
5. Les limites de l’exercice
L’auteur le rappelle :
Ce classement ne dit pas tout, loin de là.
D’autres critères existent (plus de 100 selon Cyber Capital !), et certains points sont simplifiés à l’extrême.
Ce n’est ni un conseil en investissement, ni une attaque contre une blockchain particulière.
6. Conclusion : vers la blockchain idéale ?
Ce comparatif a le mérite de rappeler que le secteur est jeune, en perpétuelle évolution, et que le modèle idéal n’existe pas encore. Mais ce n’est pas une fatalité : chaque chaîne peut s’inspirer des meilleures pour s’améliorer. Peut-être qu’un jour, nous aurons une blockchain « parfaite » qui saura cocher toutes les cases. En attendant, gardons l’esprit ouvert, comparons les fondamentaux… et restons vigilants face aux discours trop partisans !
À retenir
Aucun projet n’est parfait.
La pluralité et la concurrence poussent le secteur vers le haut.
Investir sur la base de critères objectifs (et non de l’émotion) reste la meilleure voie.